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Par RDPL le 8 Avril 2008 à 16:42
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Par RDPL le 17 Février 2008 à 04:13
TChad: entre guerre(s) et paix La transhumance militaire
de Cherif Ouazani
Après avoir passé dix-sept années au Palais rose, Idriss Déby Itno a battu tous les records de longévité dun chef dÉtat tchadien. Longévité a beau rimer avec stabilité, le long magistère de lhomme fort de NDjamena na jamais été de tout repos. Rébellions à répétition dans le Tibesti, factions politico-militaires installées dans les capitales voisines, désertions et félonies dofficiers supérieurs, ralliements et trahisons ont régulièrement émaillé son « règne ». Une précision simpose, cependant : linstabilité na pas épargné les prédécesseurs dIdriss Déby Itno. De François Tombalbaye à Hissein Habré en passant par le général putschiste Félix Malloum ou encore le guérillero Goukouni Weddeye, aucun chef na pu exercer sa mission sereinement. Quelle est donc cette malédiction qui vaut au Tchad cette éternelle instabilité ? <O:P></O:P>
Mosaïque ethnique, le pays est divisé entre un Nord musulman et un Sud animiste. Au lendemain de lindépendance, en 1960, le pouvoir revient à la majorité sudiste, qui le confie à François Tombalbaye. Leuphorie de la souveraineté masque alors les clivages ethniques, régionaux et religieux. Cest lère des coups dÉtat militaire et, au Tchad comme ailleurs, le pouvoir civil se méfie comme dune guigne de larmée. François Tombalbaye en confie le commandement à un membre de son ethnie. Pas question quun Tchadien originaire du Borkou, de lEnnedi ou du Tibesti (les trois grandes régions du Nord) accède à une haute fonction au sein de létat-major. Promotions et grades supérieurs sont distribués en fonction de létat civil et non sur des critères de compétence.
Quand, en 1975, cette armée renverse Tombalbaye, le colonel putschiste Félix Malloum prend conscience du déséquilibre ethnique dans la grande muette. Pour former le Comité de salut militaire (CSM) devant constituer linstance suprême du pouvoir, il ne trouve aucun officier supérieur pouvant représenter les régions et ethnies septentrionales. Il doit promouvoir deux sous-officiers au grade de lieutenant pour les inclure au CSM. Mais il ne fait rien pour corriger le mode de fonctionnement tribal de larmée. Quand plus tard les rébellions nordistes prendront successivement le contrôle de NDjamena, elles reproduiront le même système, le commandement de la troupe revenant systématiquement aux hommes de confiance du nouveau chef de lÉtat. <O:P></O:P>Cest pourquoi larmée tchadienne na jamais pleinement rempli sa mission, à savoir la défense du pays. Plus grave : elle na servi le pouvoir en place que lorsque ce dernier payait ses services rubis sur longle. Ce mode de fonctionnement a eu des conséquences terribles. La frontière entre forces loyalistes et rebelles est ténue, et si ailleurs en Afrique le concept de transhumance politique sest développé, les Tchadiens ont inventé la transhumance militaire. Cest ainsi que des chefs détat-major sont devenus, du jour au lendemain, des chefs de rébellion, que des ministres de <ST1:PERSONNAME style="FONT-FAMILY: Comic sans MS,sans-serif" productid="la D←fense" w:st="on">la Défense</ST1:PERSONNAME> ont rompu avec le pouvoir pour créer leur propre faction. Labsence darmée républicaine coûte encore aujourdhui extrêmement cher au pays. Et cest toujours la population qui en paie laddition.<O:P></O:P>
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