-
Que rapporte à la France la déconfiture de lAfrique Noire?
<o:p> </o:p>Les dirigeants (politiques et ceux du monde des affaires) français continuent de se comporter comme si la mondialisation était sans conséquences sur la formation des opinions publiques locales en Afrique: en effet, les parisiens suivent le même journal de 20 heures (sur TF1 ou sur France2, CNN, BBC, DW, ) que les Conakrykas, les Bamakois, les Dakarois ou les Banguissois Ils lisent la même page du Parisien, du Figaro ou du Monde sur Internet. Ils ont tous - au même niveau technologique - des blogs pour échanger des idées et des informations. <o:p></o:p>
Cependant, à Paris, on continu dagir comme si on était encore en Novembre 1944, quand le massacre à Thiaroye (Sénégal) par larmée française des tirailleurs sénégalais - qui venaient de libérer <st1:PersonName productid="La France" w:st="on">la France</st1:PersonName> de loccupation Allemande - était une affaire de quelques initiés qui pouvaient avoir un transitor et comprendre la langue française.<o:p></o:p>
Cette attitude, pour aussi archaïque quelle soit, est tout à fait justifiée: nous avons un comportement pour le moins ridicule à bien des égards.<o:p></o:p>
Quelle est notre part de responsabilité dans la situation dramatique où nous semblons comdamnés à vivre éternellement?<o:p></o:p>
Pourquoi toutes les autres communautés arrivent à relever le défi de la domination de lOccident sur le chemin du Développement, alors que nous continuons à demeurer immuablement les Damnés de <st1:PersonName productid="la Terre" w:st="on">la Terre</st1:PersonName>?<o:p></o:p>
Quest-ce qui rend le Réalisme indigeste à notre mentalité?<o:p></o:p>
Pourquoi nous complaisons-nous à maintenir, contre vents et marées, les entraves à notre émancipation?<o:p></o:p>Voila autant de questions qui, considérées avec «la raison» et non «lémotion», devraient nous conduire à adopter des attitudes plus responsables; comme entre autres: «Nettoyer au kärcher» lAfrique de la racaille qui létouffe depuis des Siècles.<o:p></o:p>
Première Partie: <o:p></o:p>
La présence militaire française en Afrique: une pure relique de la colonisation.<o:p></o:p>
Qui avait dit que «la colonisation mentale était plus difficile à bannir»?<o:p></o:p>
Cinquante ans après les indépendances, bientôt 20 ans après la chute du mur de Berlin, il y a encore des Africains qui sont convaincus de lutilité de ces reliques de la colonisation que sont les bases militaires françaises en Afrique: véritables symboles de la domination de Paris sur le Continent. Dakar, Abidjan (Eh oui!), Ndjamena, Libreville, continuent dabriter soigneusement le loup dans la bergerie.<o:p></o:p>
Feu Houphouët Boigny avait fait enterrer le projet de Communauté de lAfrique Occidentale Française sous prétexte que Dakar (capitale de lAOF) allait prioritairement bénéficier des investissements communautaires; alors que <st1:PersonName productid="la Côte" w:st="on">la Côte</st1:PersonName> dIvoire - de par ses richesses - serait la principale pourvoyeuse du budget fédéral (une sorte de vache laitière, quoi!): ce que Abidjan a vigoureusement refusé à Dakar, est revenu gentiment à Paris.<o:p></o:p>
En effet, jusquà la fin des années 90, <st1:PersonName productid="la Côte" w:st="on">la Côte</st1:PersonName> dIvoire était présentée par les média français - et certains apprentis sorciers qui sont prompts à sauto-introniser spécialistes de lAfrique ou africanistes - comme un modèle de décolonisation réussi (sic!): les entreprises françaises se taillaient la part du lion dans tous les secteurs: eaux, électricité, bâtiments et travaux publics, produits pétroliers, produits agricoles dexportation (café et cacao), <o:p></o:p>Cela na pas empêcher, en novembre 2004, les Mirages de Paris de décoller du Gabon (État africain souverain, membre - comme <st1:PersonName productid="la Côte" w:st="on">la Côte</st1:PersonName> dIvoire - de <st1:PersonName productid="la CEDEAO" w:st="on">la CEDEAO</st1:PersonName> et de lUnion Africaine, qui sont régis - entre autres - par des conventions de non agression entre les membres) pour venir frapper la chasse ivoirienne à Yamoussoukro; ni les soldats de <st1:PersonName productid="La France" w:st="on">la France</st1:PersonName> douvrir le feu sur les manifestants devant lHôtel Ivoire (Quartier Général de circonstance des forces françaises en Côte dIvoire). <o:p></o:p>
Abidjan na jamais osé franchir le Rubicon et dénoncer les fameux accords de défense et se débarrasser - à loccasion - de la 3ième BIMA. <o:p></o:p>
Et ce, malgré la réponse claire et nette de M. Jacques CHIRAC (alors président de <st1:PersonName productid="la République" w:st="on">la République</st1:PersonName>) sur les antennes de RFI à la question dun journaliste: « , sils ne veulent pas de nos bases, nous les démontons». <o:p></o:p>
En clair, le négrier déclare - publiquement et à la face du Monde entier - être disposé à enlever les entraves du nègre qui le lui demandera; mais, aucun ne lève le doigt pour quon lui enlève les chaines. Cest comme si on était obséder par la question: «que deviendrons-nous sans ces chaines?»<o:p></o:p>
Comment peut-on raisonnablement attendre de ces gens (fidèles à Paris) quils entreprennent eux-mêmes de se débarrasser de ces chaines? Comment ces gens-là peuvent-ils aider à la libération dautres peuples du joug du même oppresseur anti-nègres depuis 6 Siècles? <o:p></o:p>
En Décembre <st1:metricconverter productid="1986, L" w:st="on">1986, L</st1:metricconverter>'Assemblée générale des Nations unies demande par 89 voix contre 24 et 34 abstentions la réinscription de <st1:PersonName productid="la Nouvelle-Calédonie" w:st="on">la Nouvelle-Calédonie</st1:PersonName> sur la liste des territoires ayant vocation à l'indépendance. Devinez de quelle partie du Monde venait la majorité de ces 24 voix: des pays francophones dAfrique. Pardi!<o:p></o:p>
Au nom de sacro-saints liens historiques avec loppresseur dhier et daujourdhui, on aide fièrement le négrier à maintenir nos frères Kanaks dans loppression ségrégationniste la plus barbare de cette fin du vingtième Siècle: Channel Africa, sous lapartheid, diffusait des émissions qui ambitionnaient de démontrer que les Noirs dAfrique du Sud étaient mieux traités que les Mélanésiens de <st1:PersonName productid="la Nouvelle-Calédonie. Et" w:st="on">la Nouvelle-Calédonie. Et</st1:PersonName>, nous tenons à ce que les membres des autres Communautés nous considèrent avec respect (sic!). <o:p></o:p>Quels usages lAfrique fait-elle de sa Souveraineté, de son Indépendance et de <st1:PersonName productid="la Solidarité" w:st="on">la Solidarité</st1:PersonName> interafricaine?<o:p></o:p>
En Avril 1986, Paris (allié des États Unis dAmérique) avait refusé que les chasseurs bombardiers F-111 étatsuniens, basés au Royaume Uni, survolent son territoire pour aller frapper <st1:PersonName productid="la Lybie. Les" w:st="on">la Lybie. Les</st1:PersonName> Étatsuniens ont dû grincer des dents; mais, ont été obligés de rallonger la trajectoire de leurs aéronefs de <st1:metricconverter productid="1.200 miles" w:st="on">1.200 miles</st1:metricconverter> nautiques, pour aller bombarder Tripoli et Bengazi sur la côte méditerranéenne. LHistoire ne nous dit pas si un des pays africains traversés par la chasse française pour bombarder Yamoussoukro avait émis des protestations; et pour cause!<o:p></o:p>
LAllemagne, hôtesse (malgré elle?) des plus grandes bases militaires étatsunienes en Europe, avait (avec Paris qui, na pas de bases militaires étrangères sur son territoire) protesté - ne serait-ce que par principe - contre linvasion étatsuniene en Iraq.<o:p></o:p>
Pourtant, lAllemagne avait beaucoup à perdre: plus de 60 milliards de dollars étatsuniens par an, en divers approvisionnements des troupes étatsunienes sur son territoire. On peut donc comprendre que le réalisme ait dû pondérer la position de Berlin sur la question.
Cependant, jamais au plus grand jamais, Washington ne sest mêlé des affaires intérieures allemandes! Ceux-ci nauraient jamais accepté et auraient renoncé au pactole étatsunien pour préserver leur souveraineté. Quand on sait combien de fois <st1:PersonName productid="la Cellule Africaine" w:st="on">la Cellule Africaine</st1:PersonName> de lElysée a fait et défait des pouvoirs, et/ou influencé des décisions au sommet de ces micros États (improductifs et peu viables) à laide de ce dispositif militaire et dautres artifices du genre Club de Paris et Agence Française du Développement, on est en droit de sinquiéter sérieusement sur le niveau de notre majorité. <o:p></o:p>Illusion, quand tu nous tiens!<o:p></o:p>
Mais, quel est le rapport avec les petites bases militaires françaises sur le Continent (le petit territoire géostratégique Djiboutien, avec quelques 2500 hommes, rassemble à lui seul plus de soldats français que les bima de Dakar, Abidjan, Ndjamena et Libreville réunies avec chacune quelques 600 militaires)? Quels sont leurs apports sur les budgets des villes de Dakar, Abidjan, ? Quels en sont leurs impacts sociaux et économiques sur les habitants de ces villes? <o:p></o:p>
À supposer que ces impacts existent réellement; ne constituent-ils pas une dangereuse dépendance soumise aux aléas dont seul Paris détient le contrôle?<o:p></o:p>
Entre mi-1997 et mi-1998, Paris avait décidé, mis à exécution le redéploiement de son dispositif militaire en Afrique et imposé à la seule République Centrafricaine limmense poids de ce redéploiement: la fermeture de toutes ses bases de Bouar et Bangui qui hébergeaient quelques 1550 personnes. Le pays ne sest jamais remis des séquelles politiques, économiques et sociales de se retrait imposé. En considérant le drame humain que vivent les populations de ce pays depuis, nous pouvons mesurer toute létendu de lhumanisme pro-nègre de Paris.<o:p></o:p>
Et puis, entre-nous, si le poids économique dun millier de personnes peut peser aussi sensiblement sur léquilibre dun État, peut-on considérer ce dernier comme étant capable dassumer sa Souveraineté?<o:p></o:p>
Dailleurs, de qui ces bases protègent les pays concernés? <o:p></o:p>
À quoi servent-elles réellement si ce nest, finalement, à permettre Paris dexercer sa volonté contre un autre État africain et, contre - parfois et, on la vu avec <st1:PersonName productid="la Côte" w:st="on">la Côte</st1:PersonName> dIvoire- le pays hôte lui-même? <o:p></o:p>
Mais, on sy accroche bec et ongles. Par pure illusion. Car, à y regarder de près, <st1:PersonName productid="La France" w:st="on">la France</st1:PersonName> ne peut rien (le voudra-t-elle?) contre une sérieuse menace à lendroit des pays qui ont des accords de défense avec elle. Il suffit pour comprendre cela de suivre lactualité. <o:p></o:p>
Le Liban, un pays du Moyen Orient de la taille de ces pays africains signataires daccords néocoloniaux, a misé sur la soit disant puissance de Paris pour assurer son indépendance politique (vis à vis de <st1:PersonName productid="la Syrie" w:st="on">la Syrie</st1:PersonName>) et vivre dans la quiétude (entre le marteau chiite et lenclume israélienne). <o:p></o:p>
Quest-ce que Paris avait pu faire en Août 2006 pour empêcher Tsahal de soffrir une villégiature de trois semaines au pays du cèdre, avec la permission officielle de Washington?
Les diplomates français avaient couru comme des diables pour obtenir un simple cessez-le-feu, sans succès. Seul le Hezbollah avait réussi à perturber sensiblement la promenade de larmée Israélienne. <o:p></o:p>Aujourdhui encore, avec pourtant un mandat des Nations Unies, <st1:PersonName productid="La France" w:st="on">La France</st1:PersonName> narrive pas à empêcher les inspections des aéronefs israéliens dans lespace aérien Libanais. Et, les pilotes de Tsahal (très habiles, il parait) ne se privent pas de jouer avec les nerfs des soldats africains de Paris. Ceux-ci, la rage au ventre, noseraient même pas porter le doigt sur la gâchette pour simuler une riposte: cela pourrait être dangereux, Tel Aviv nétant pas Yamoussoukro.<o:p></o:p>
Alors, pour quoi - Nom de Dieu (Unique et sans associé) - saccrocher à ces reliques? Si ce nest pour afficher à la face du monde notre mentalité de Dominés Éternels! Et donner à un petit bout dambitieux loccasion de nous insulter en parlant de «mains tendues» pour justifier son arrogance vis à vis de ses nouveaux compatriotes venus dAfrique.<o:p></o:p>Gorko WURO
Conakry, Guinée.
E-Mail: gorko.wuro@yahoo.com<o:p></o:p>Février 2008.<o:p></o:p>
PS: Vous pouvez publier ou faire publier cette analyse où vous voulez; ce que son auteur attend de vous est que vous preniez la peine de réagir à son contenu. Vous êtes également invité à expédier cet article à tous vos amis africains susceptibles de comprendre son contenu où quils soient dans le monde.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
-
Commentaires